Le bond en avant de l’Intelligence artificielle affole la planète tech

Le logo et le nom d’OpenAI, la société californienne qui a développé le logiciel de conversation ChatGPT3. ©AFP - Jakub Porzycki / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Le logo et le nom d’OpenAI, la société californienne qui a développé le logiciel de conversation ChatGPT3. ©AFP - Jakub Porzycki / NurPhoto / NurPhoto via AFP
Le logo et le nom d’OpenAI, la société californienne qui a développé le logiciel de conversation ChatGPT3. ©AFP - Jakub Porzycki / NurPhoto / NurPhoto via AFP
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Un nouveau logiciel de conversation basé sur l’intelligence artificielle bluffe les experts par ses performances, un signe des avancées de cette technologie qui va bouleverser nos vies, et même la géopolitique. Un sujet encore insuffisamment présent dans le débat public.

Tout d’abord, je dois vous assurer que c’est bien moi qui ai rédigé cette chronique. Vous allez comprendre pourquoi j’apporte cette précision essentielle.

Depuis une semaine, la planète tech est en ébullition autour d’un logiciel d’intelligence artificielle qui répond au doux nom de « ChatGPT3 ». Plus d’un million de personnes à travers le monde l’ont déjà testé, et sont bluffées.

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Ce logiciel développé par une entreprise californienne, OpenAI, est capable de rédiger en quelques secondes des textes dans plusieurs langues, sur tous les sujets, des plus sérieux aux plus farfelus, les premiers testeurs ne s’en sont pas privés. Ce logiciel de conversation s’adapte au contexte, est capable de répondre à toutes les demandes, y compris à la question : « quel est le sens de la vie ».

Un ami a soumis à ChatGPT3 le sujet d’une de mes chroniques de la semaine dernière, et le résultat est déconcertant : il y a de l’information, ce qui ressemble à du raisonnement, et même une prudence d’analyse plus grande que la mienne. Il n’y manque qu’un point de vue, ce qui me laisse heureusement un léger avantage qualitatif s’agissant d’un éditorial.

Depuis des années, on parle d’intelligence artificielle, et les applications concrètes ne sont pas toujours perceptibles du grand public. Les progrès dans ce domaine devraient changer tout ça.

De l’avis des spécialistes, la puissance et la qualité de ce que ChatGPT3 produit est sans équivalent jusqu’ici. Et on nous annonce déjà une quatrième version l’an prochain, 500 fois plus puissante encore, c’est vertigineux ! Cela aura forcément de l’influence sur tous les aspects de nos vies, et de nos métiers.

Mais c’est aussi un enjeu politique, et même géopolitique. Il y a quelques années, un dirigeant prophétisait que « celui qui dominera l’intelligence artificielle dominera le monde ». Ce dirigeant s’appelle … Vladimir Poutine. Le problème pour lui, c’est que le jeu se déroule essentiellement entre Américains et Chinois, l’Europe disposant de talents mais pas de la force de frappe suffisante.

Qui est derrière cette nouvelle avancée ? Je ne vous surprendrai pas si je vous cite le nom d’Elon Musk, le patron de Tesla et de Twitter, qui fut l’un des premiers à soutenir financièrement la société OpenAI qui produit le ChatGPT3. Il n’est plus impliqué aujourd’hui, et OpenAI a un statut particulier d’entreprise « à but lucratif plafonné », dont le but est de développer une intelligence artificielle bénéfique à l’humanité.

Belle ambition, mais les enjeux de puissance et de pouvoir ne sont jamais loin ; l’histoire d’internet, des débuts idéalistes aux manipulations d’aujourd’hui, en est un bon exemple. Elon Musk est d’ailleurs tellement convaincu que l’intelligence artificielle va nous dépasser, qu’il a investi dans la recherche sur l’implantation de puces dans le cerveau humain pour rester capable de dialoguer avec les machines. Et il compte s’en implanter une lui-même.

Pour l’heure, ChatGPT3 amuse les technophiles ; mais il est temps que l’intelligence artificielle devienne un sujet de débat public, un sujet politique, avant qu’il ne s’impose à nous d’une manière ou d’une autre.

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